ECMC

Quel nom ?

Le plan Commando 2001 vise à spécialiser les commandos d’assaut. Jusque-là ils disposaient tous d’un coup complet capacitaire à travers leurs escouades assaut, appui et reco palmeur. Le principe de Commando 2001 est de tenir ces expertises au niveau des commandos.

Ainsi de Montfort prend l’appui et créé un groupe Tireur d’Élite Longue Distance (TELD), de Penfentenyo se voit attribuer le renseignement via le nouveau groupe Renseignement Opérationnel (ROPS), Trepel devient commando d’assaut et Jaubert commando d’assaut spécialisé. À ce titre, il hébergera le Groupe de Combat en Milieu Clos (GCMC).

Contrairement aux TELD et ROPS, le GCMC n’est pas le fruit de Commando 2001. Il existe de longue date, mais dépend jusqu’alors de l’État-Major ALFUSCO où il est hébergé. Il ne prend ses ordres et ne rend compte qu’à l’État-Major.

Autant dire que ses membres ne voient pas d’un bon œil leur arrivée en commando synonyme pour eux de perte d’autonomie et ne trouvent aucun intérêt à devoir rendre des comptes à un échelon inférieur, celui du commando.

Ce groupe, qui en contient en fait deux, ressemble furieusement à une escouade, il prendra le nom d’ECMC Jaubert.

L’été 2001 voit donc l’ensemble des commandos déménager, chaque escouade ralliant le commando qui deviendra pilote dans sa spécialité. 

C’est dans ce mouvement de restructuration profonde à peine entamé que se trouve le GROUCO le 11 septembre 2001 !

Quand les membres de l’ECMC regagnent leurs locaux cette après-midi-là après une séance d’investigation, ils découvrent incrédules les images sur la télé de l’escouade. On ne le sait pas encore, mais on vient de rentrer de plain-pied dans la guerre contre le terrorisme qui dure encore aujourd’hui.

Les Etats-Unis lancent immédiatement leur campagne en Afghanistan avec leurs alliés. Le COS regroupe tous ses éléments au camp de Caylus dans le cadre d’une hypothétique Task Force Sierra qui ne verra jamais le jour.

Tous ses éléments ? Sauf ses éléments antiterroristes. Au premier rang desquels Jaubert et Hubert. Ils doivent assurer une alerte nationale prioritaire. L’ECMC déjà insatisfaite de son nouveau statut se voit mise sur la touche pour « attendre le détournement de ferry ». Pour le moral, c’est catastrophique. Chacun se raccroche à l’espoir légitime, mais ténu qu’on n’envisagera pas de se priver des meilleurs combattants le jour venu.

En attendant il faut faire le job, et il y a du boulot. 

D’abord parce que les hélicoptères Super Frelon (SF) vieillissants sont retirés du service sans être remplacé, le programme NH90 étant très en retard. La Marine a donc décidé fin 1999 que les missions de Contre-Terrorisme Maritime sont très secondaires. Pour économiser le peu de potentiel SF restant concentrons le sur le sauvetage en mer, une mission noble, quotidienne et visible plutôt que pour ces commandos qui travaillent de nuit loin des feux de l’actualité. En 2001, cette vision a déjà été portée dans les unités commandos concernées par des amiraux très étoilés, des sachants confiants dans leur jugement dont la mission est de préparer l’avenir…

Il faut donc requalifier en urgence les équipages de SF à faire des cordes lisses de nuit, sous JVN, sur bateau faisant route. Avec quelques sueurs froides pour les opérateurs qui se retrouvent sur la corde alors que l’hélico fait une embardée et se retrouve à côté du bateau cible. On serre la corde, équipés lourds, 30 mètres au-dessus de la mer, espérant que le suivant ne nous tombera pas dessus trop vite, en attendant que l’hélico se repositionne vertical le ferry.

Ensuite il faut rassurer, c’est la grande série des démonstrations. Politiques, militaires et autres défilent à Lorient pour voir où en est la capacité CTM nationale. C’est lors d’une de ces démonstrations que l’amiral Battet, Chef d’Etat-Major de la Marine demande au chef de l’ECMC « Alors premier maître, vous êtes heureux d’être ressuscité ? », faisant allusion à la perte de capacité évoquée. « Amiral, je ne sais pas ce qu’on vous a dit, mais nous ne sommes jamais morts. »

Au final les commandos ne seront pas engagés sérieusement en Afghanistan en 2001 et l’ECMC reprendra son entraînement quotidien qui sera récompensée par une opération avant les mouvements de personnel de l’été 2002.

Les derniers nostalgiques de l’époque GCMC débarquent, trois nouvelles recrues arrivent, l’ECMC poursuit la route exigeante qui la mènera au CTLO d’aujourd’hui, tandis que les TELD et le ROPS fusionneront en ESNO.